La deuxième conférence musicale de Michel Ferreira dans le cadre de l’association culturelle Brasil Azur s’est déroulée samedi 24 novembre 2012 à Harmonia Mundi, avec la participation de Márcia Berto.

Le thème choisi était Chico Buarque, écrivain, musicien, compositeur et poète carioca, né à Rio en 1944.

Avec 80 disques enregistrés, ce fils d’artiste et d’intellectuel est un acteur incontournable de la MPB dès les années 60.

Nos deux intervenants alternent agréablement, durant 90 minutes, le récit de fragments de vie de Chico Buarque et les commentaires sur certaines de ses musiques.

Des extraits de CD/DVD illustrent leurs propos.

Chico Buarque débute sa carrière artistique en 1964 et remporta en 1966 le TV Record MPB Festival, avec sa chanson « A Banda ».

Il milite très tôt contre la dictature militaire au Brésil, participe à des manifestations déclenchées par sa pièce de théâtre « Roda Viva » (la « roue » de la dictature empêche la jeunesse brésilienne d’avancer), ce qui lui vaut la prison, puis l’exil en Italie en 1969. L’artiste ne reste loin du Brésil que 18 mois environ, contrairement à la plupart des opposants au régime. De retour au pays en 1970, harcelé par le pouvoir totalitaire, il compose alors des textes à double sens et tente même d’utiliser un pseudonyme afin de déjouer et de contourner la censure.

Chico Buarque compose en 1976 « Meu caro amigo », qui donne des « nouvelles » du Brésil à un ami exilé, rythmées par un choro typique.

La même année il compose aussi « O que será », musique du film de Bruno Barreto « Dona Flor et ses deux maris », d’après le livre de Jorge Amado (Ce film sera projeté le 9 décembre prochain, à 20 h, au cinéma Mercury, en prolongement du « Chocolat littéraire de l’Automne » organisé par Filomena Iooss, notre présidente, autour de cet écrivain).

En 1984, la célèbre chanson « Vai Passar » marque le passage du Brésil vers la démocratie.

Depuis, les thèmes abordés par l’artiste se sont centrés sur le « Moi féminin », en raison du machisme ambiant, sur le métissage du peuple brésilien, sur des scènes de la vie quotidienne et du Carnaval et sur la description de quartiers populaires. En 1998, l’Ecole de Samba « Mangueira », à Rio, gagne le défilé du Carnaval avec un hommage à Chico Buarque.

Rappelons les nombreuses adaptations françaises de chansons de cet artiste brésilien par des interprètes tels que Claude Nougaro, Georges Moustaki, Pierre Barouh, Dalida, Bia,…

Le contenu détaillé de cette conférence sera publié ultérieurement dans la rubrique « Musique » de ce site.