Tandis que nous entrons dans le sprint final la Ligue des Champions, il est grand temps d’évoquer la Copa Libertadores, son équivalent sur le continent sud-américain. 38 équipes étaient sur la ligne de départ de cette 54^e édition de la compétition qui détermine chaque année la suprématie d’un club sur un continent où la rivalité est forte, parfois jusqu’à l’excès (voir ci-après).

Depuis janvier, des représentants du Brésil (6 clubs), de l’Argentine (5), de la Bolivie (3), du Chili (3), de la Colombie (3), de l’Équateur (3), du Paraguay (3), du Pérou (3), de l’Uruguay (3), du Vénézuela (3) et, depuis 1998, du Mexique (3), luttent pour succéder aux Corinthians en juillet prochain. Ce dernier, en tant que tenant du titre de l’édition 2012 (et pour mémoire récent vainqueur de la Coupe du Monde des Clubs lors d’une finale face à Chelsea en décembre), est automatiquement qualifié. Les 5 places réservées chaque année aux clubs brésiliens ont été attribuées pour cette édition à Fluminense (Champion du Brésil 2012), Palmeiras (vainqueur de la Coupe du Brésil 2012), l’Atlético Mineiro, Grêmio et São Paulo (respectivement 2^e, 3^e et 4^e du championnat du Brésil). Rio de Janeiro, avec le Flu de Deco et Fred ; Belo Horizonte et l’Atlético de Ronaldinho ; Porto Alegre, avec le Grêmio d’Elano et Zé Roberto ; et São Paulo avec 3 clubs représentent donc le Brésil dans un tournoi où l’on retrouve notamment le club ultra populaire de Boca Juniors (Buenos Aires), finaliste de l’an passé.

Si l’on connaît déjà plusieurs qualifiés pour les huitièmes de finale (avec notamment une affiche à venir entre l’Atlético Mineiro et São Paulo), la Copa 2013 a surtout été marquée d’un drame survenu dans les tribunes d’un stade en Bolivie. Durant la rencontre opposant San José aux Corinthians le 20 février dernier, un enfant est décédé après avoir reçu une fusée de feu d’artifice lancée par un supporter du Timão. Alors que 12 « torcedores » des Corinthians sont toujours emprisonnés en Bolivie, la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL) a sanctionné le club en privant leurs supporters de déplacement pour les matches à l’extérieur pendant 18 mois. À la suite de cet événement tragique, la Fédération auriverde a annoncé la tenue d’un match de charité face à la Bolivie, dont les bénéfices ont été reversés à la famille du garçon. Pour la petite histoire, cette rencontre disputée le 6 avril marque le 1^er succès de Luiz Felipe Scolari depuis son retour à la tête de la Seleção. Leandro Damião, Leandro et Neymar (doublé) ont dessiné la victoire tranquille du Brésil en Bolivie (0-4).

La Copa Libertadores est souvent le théâtre de passions exacerbées, qui plus est quand des clubs brésiliens et argentins s’affrontent. Durant la rencontre entre l’Atlético Mineiro et les argentins d’Arsenal, Ronaldinho a pourtant assuré le spectacle – comme au bon vieux temps –  en inscrivant un doublé, permettant au « time » de Belo Horizonte de l’emporter 5 buts à 2 ; mais l’on retiendra surtout (et malheureusement) une scène hallucinante lors de la fin de partie houleuse entre les deux formations. Visiblement énervés envers l’arbitre, les joueurs d’Arsenal ont en effet été raccompagnés de force à leur vestiaire par la police brésilienne, qui les a tenus en joue ! Avis aux joueurs (du Barça ou d’autres) critiquant souvent l’arbitrage…vous savez ce qu’il vous attend lors des prochaines Coupe des Confédérations et Coupe du Monde !

Pour finir, petit retour en Europe justement avec notre Ligue des Champions adorée et ses alléchantes affiches de dernier carré. Le Borussia Dortmund de Felipe Santana (héros du quart de finale contre Malaga) retrouvera le Real Madrid qu’il avait déjà affronté (et battu) en phase de poules. Gare à la fièvre jaune pour les protégés de Mourinho. Autre demie germano-espagnole : le Bayern Munich de Dante contre le FC Barcelone. Le vainqueur de ce duel atteindra sa 3^e finale en 5 ans, tandis que le Real se retrouve en demies pour la 3^e année consécutive. Même si ces clubs font preuve d’une exceptionnelle régularité, on a quand même une certaine impression de « déjà-vu ». Le changement, c’est quand déjà ?

Alexandre Pato, buteur avec les Corinthians face aux boliviens de San José