Dimanche 2 Juin 2013 était le jour du « Chocolat littéraire du Printemps », sous le thème du Parfum.
Il a eu lieu dans la Cave à vins « Saveurs & Anthocyanes », mise gratuitement à disposition par Antoine Soave, membre de Brasil Azur.
Affiche réalisée par Thierry Dardanello
En toile de fond, un tableau d’Oscar Araripe
Cette rencontre s’est déroulée en deux parties.
Dans un premier temps, Filomena Iooss a abordé quelques aspects du vaste thème du parfum dans la littérature.
Elle a rappelé que le goût, les couleurs, les sons, le toucher… y sont régulièrement évoqués. Ils apportent souvent un supplément de sens à une parole impuissante, instaurant dans le texte une sorte de langage au-delà des mots. L’odeur, en revanche, a été difficilement mise en prose.
Dans la littérature française, c’est surtout au XIXe siècle, grâce à Baudelaire, à Proust et à Huysmans qu’un thème aussi futile en apparence gagne ses lettres de noblesse. En effet, certains philosophes « idéalistes », de Platon à Kant, ont rabaissé l’odorat, en le considérant comme le moins parfait des sens – dans la mesure où il se rattachait à l’animalité, se situant donc, par sa fugacité même, plus du côté de l’instinct que de celui de la réflexion. Ce type de jugements a conditionné jusqu’à très tard (fin XIXe) ceux de certaines couches de la société occidentale. On peut lire, par exemple, dans le Journal des frères Goncourt (1896) que « France disait que quand l’animalité s’élève, il y a une prédominance de la vue sur l’odorat, qui est le sens de la bête primitive, ajoutant que le goût des parfums était chez la femme une marque de son infériorité ».
D’autres philosophes, cependant, comme Lucrèce dans l’Antiquité et, bien plus tard, les philosophes des Lumières, élèvent l’odorat au même rang que le goût, le présentant comme moyen supplémentaire de connaissance du monde. Il nous est bien facile de comprendre, précise Filomena Iooss, parce que nous l’avons tous vécu, à quel point rien qu’une brise parfumée est capable, à elle seule, d’éveiller une mémoire enfouie, de déclencher une émotion violente et inexplicable, de nous faire refuser un contact que rien d’autre ne laisse présager…
C’est encore au XIXe siècle, notamment avec Brillat-Savarin et le personnage Des Esseintes du roman À rebours de Huysmans que l’on envisage le fait que l’odorat puisse être éduqué. On croyait jusque-là qu’aucun apprentissage ne pouvait le développer, ce qui renforçait encore davantage ses liens avec la bestialité.
Le parfum suscite donc un trouble, continue Filomena Iooss, qui est bien trop inexplicable pour pouvoir être saisi par les mots, souvent usés par l’habitude et la répétition… Le caractère spontané et fulgurant de la poésie, où la liberté de création est mise au service de la remotivation de la langue et de la quête de sa pureté originelle, nous amènerait alors à dire que le langage poétique est probablement le langage par excellence du parfum.
Certains textes en prose font néanmoins jaillir des correspondances rares, merveilleusement accordées, entre des senteurs et des mots qui tentent le défi de les capturer sur la page devenue en quelque sorte flacon…
Tous deux, écrivain-poète et parfumeur seraient donc des artisans d’essences… et des sens…
Le choix d’un parfum, continue notre oratrice, est aussi lié au souhait qu’il représente une sorte de signature, une quintessence de nous-mêmes qui se transmette à notre passage… Lié à l’instinct et à la chair, une fragrance fait partie du processus de séduction, par définition érotique et sensuel. Dans un couple d’amants, l’odeur de l’autre peut le remplacer, de manière plus ou moins fétichiste, pendant son absence. Substance insaisissable par excellence, le parfum peut donc, paradoxalement, prendre la forme d’une présence intense. Voilà ce qui est bien mystérieux…
Ce mystère associé aux fragrances, précise Filomena, date de ses origines religieuses, dès l’Antiquité, où le mouvement ascensionnel des aromates brûlés était un moyen de communication avec les dieux (qu’il s’agisse d’une religion polythéiste ou monothéiste). D’où le sens étymologique de « parfum » : « par la fumée ». Objet de culte des chrétiens, ils en interdisaient l’usage profane, en tant que symbole délétère d’oisiveté. Son usage est toléré pendant tout le Moyen Age pour atténuer les fléaux de puanteurs associés à certaines maladies comme la peste. Le seuil de la vie privée, où le rôle du parfum se limite au plaisir, n’est que très progressivement franchi. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que la mode commence à distinguer les parfums choisis et les imposés. Rousseau parle alors de l’odorat comme étant « le sens de l’émotion ».
Le parfumeur en tant que personnage littéraire apparaît tardivement et, toujours entouré de mystère, il est associé à l’alchimiste et au magicien. Son côté solitaire le rapproche du poète.
« Si nous sommes dignes du métier que nous exerçons, il nous faut, du poète, les sens délicats, et l’imagination presque inépuisable. Qu’est-ce donc que la parfumerie, sinon la poésie de l’hygiène ? Quoi, nous luttons contre tout ce qui est infect, nous prétendons jeter sur le triste relent humain, […] sur le moisi des armoires et le suri des vêtements trop portés, un voile suave qui retient dans ses plis les souvenirs de la forêt mouillée, du jardin à midi, de l’encens des mosquées… Quoi, vous doutez qu’il faille être, peu ou prou, poète, pour consacrer sa vie à dérober aux fleurs leur âme ? » (Colette, « Parfums Gabilla », in Paysages et portraits, 1958)
Le XIXe siècle transforme en industrie cet artisanat autour des essences… et les mots commencent à relever le défi de les décrire… À partir de là, les romanciers et les poètes introduiront alors tout un système de correspondances, dont la puissance suggestive peut être source d’émotions aussi intenses que celles déclenchées par les parfums qu’elles miment. C’est le cas, en France, de Baudelaire, Balzac, Maupassant, Giono, Proust,… Plusieurs extraits ont été présentés par Filomena Iooss. Retenons celui de Maupassant (1850-1893), au cours d’un voyage sur la Riviera : « Je ne savais plus si je respirais de la musique ou si j’entendais des parfums ». « Toutes les odeurs errantes, celles des rues, des champs, des maisons, des meubles, les douces et les mauvaises, les odeurs chaudes des soirs d’été, les odeurs froides des soirs d’hiver, ranimaient de lointaines réminiscences, comme si les senteurs gardaient en elles les choses mortes embaumées » (Fort comme la mort)
Le parfum permet de superposer le souvenir d’une sensation et l’expérience intense et émue de la sensation revécue (odeurs vigoureuses de la terre, odeurs salées et iodées des vacances au bord de mer, fraîcheur grisante des jardins après la pluie,…). Dans une expérience de mémoire olfactive, l’individu renoue souvent avec cette animalité précieuse de l’enfance (stade où le nourrisson, marchant à quatre pattes, appréhende réellement le monde par le nez), que l’éducation se chargera de gommer. Ce retour à l’enfance perdue constitue donc une sorte de refus du vieillissement et de la mort. Proust met subtilement en valeur la façon dont parfums et effluves éveillent des régions endormies de la mémoire :
« La meilleure part de notre mémoire est hors de nous, dans un souffle pluvieux, dans l’odeur de renfermé d’une chambre ou dans l’odeur d’une première flambée, partout où nous retrouvons de nous-mêmes ce que notre intelligence, n’en ayant pas l’emploi, avait dédaigné, la dernière réserve du passé, la meilleure, celle qui, quand toutes nos larmes semblaient taries, sait nous faire pleurer encore. », Marcel Proust (1871-1922), À l’ombre des jeunes filles en fleurs
Le parfum est donc cette sorte d’écho entre le passé et le présent, ce « Charme profond, magique, dont nous grise / dans le présent le passé restauré » (Baudelaire)
C’est d’ailleurs un aspect abordé dans le film français « Le Passé », du réalisateur Asghar Farhadi, primé cette année à Cannes (prix d’interprétation féminine pour Bérénice Bejo).
De nombreux écrivains, en France comme au Brésil, évoquent cette caractéristique des fragrances :
« La nuit descend […] L’humidité de la terre monte à mes narines : odeurs de champignons et de vanille et d’oranger… on croirait qu’un invisible gardénia, fiévreux et blanc, écarte dans l’obscurité ses pétales, c’est l’arôme même de cette nuit ruisselante de rosée… C’est l’haleine, par-delà la grille et la ruelle moussue, des bois où je suis née, des bois qui m’ont recueillie… J’ai oublié l’heure de manger, celle de dormir approche… Venez, mes bêtes… Venez ! avec moi vers la lampe qui vous rassure. Nous sommes seuls à jamais. Venez ! Nous laisserons la porte ouverte pour que la nuit puisse entrer, et son parfum de gardénia invisible… », Colette (1873 – 1954), La Retraite sentimentale
Este perfume…
Este perfume de lírios e framboesas é toda a infância !
(murmuram os riachos em que entrávamos os pés descalços,
as mãos ávidas em busca das lagostas cor de limo,
voam as borboletas azuis, zinem as cigarras, zumbem os bezouros !)
Este perfume…
(Gemem os bambuais, soa a buzina dos tropeiros,
espalha-se no ar o cheiro das tangerinas e dos cambucás;
passam caçadores com enfiadas de passarinhos…
Como brilham teus olhos de cobiça,
Teus olhos como brilham novamente !)
Este perfume…
(não tocas mais os minuetos de Mozart…
Diz : quem apanha agora as lagostas cor de limo,
Quem apanha as borboletas azuis ?…)
Este perfume de lírios e framboesas…
(Ronald de Carvalho, 1893-1935)
Le personnage de Jean-Baptiste Grenouille, créé par Süskind, impose le parfum comme thème littéraire à part entière.
« L’évidence du parfum possède une conviction irrésistible, elle pénètre en nous comme dans nos poumons l’air que nous respirons, elle nous emplit complètement, il n’y a pas moyen de se défendre contre elle » (Süskind, Le Parfum, histoire d’un meurtrier, 1986)
Cette incapacité à se défendre d’un parfum amène notre oratrice à nous lire un magnifique extrait de Françoise Sagan et Guillaume Hanoteau, dans leur livre Il est des parfums :
« Aux tables familiales, on baissait la voix pour raconter l’histoire de ce garçon de la meilleure société qu’une odeur sentie aux alentours de la gare St-Lazare avait subjugué. Il avait suivie l’inconnue porteuse de cette senteur. Il était monté dans le train qu’elle avait pris. Au Havre, il s’était embarqué sur le paquebot qu’elle avait emprunté. Et il s’était retrouvé à New York sans un sou, maudit par les siens et pourvu d’un conseil judiciaire »,
« Parfums inexorables. On peut se dérober pratiquement à tous les autres sens. On peut fermer les yeux, arrêter une musique, éviter certains contacts, on peut à peu près tout si l’on est décidé à guérir, mais l’on ne peut pas ne pas respirer. Vous aviez évité tels endroits, tels amis, tels tissus, telle musique, vous vous étiez mis à l’abri de tout, pensiez-vous, et subitement, par la fenêtre, monte l’odeur de la terre lourde sous la pluie, cette odeur qui vous rappelle exactement, précisément, avec une minutie diabolique, cet après-midi, l’automne dernier où l’amour avait un visage et un nom. Il y a deux solutions alors, se précipiter vers la fenêtre et la fermer (ce qui serait mieux) ou supporter le choc. Et c’est généralement ce que l’on fait : car, mélangée à la tristesse, renaît aussi la douceur de l’instant, son charme, son abandon, et l’on ouvre la fenêtre, et l’on respire profondément, les yeux fermés, ce qui fut et qui n’est plus et qui semble être à nouveau, grâce à cet horrible poison… […]
Non, le parfum n’est ni snob, ni pitoyable, ni prévisible. Ils sont les rois, ces parfums étourdissants et bêtes, étincelants et aveugles, qui sifflent sur nos têtes. Il faut bien le savoir. On croit les utiliser, on croit s’en servir, mais attention : ils ne font que se prêter, ils ne seront jamais tenus par nous. Même notre peau le sait, à laquelle ils échappent parfois, quand ils le veulent, changeant d’odeur comme vous de visage. »
Françoise Sagan et Guillaume Hanoteau, Il est des parfums
Jamais autant de poètes des fragrances n’ont créé autant de parfums qu’ à notre époque.
Parfums profonds, sauvages, fleuris, veloutés, tendres, fruités, acidulés, poudrés, vanillés,…, en flacons, en poudre, en bâtons, etc. Ils embaument toute notre vie.
Ultime note impalpable où s’enveloppe la femme, qui à son tour le signe de sa présence…
L’écrivaine brésilienne Clarice Lispector (1920-1977) le dit de façon magistrale :
« se faire belle était un rituel qui lui conférait de la gravité : l’étoffe cessait d’être un simple tissu, elle se changeait en matière de chose et c’était cette étoffe à qui avec son corps elle donnait corps – comment un simple morceau de tissu pouvait-il acquérir tant de mouvement ? ses cheveux lavés le matin et séchés au soleil de la petite terrasse étaient en soie châtain la plus ancienne – belle ? non, femme : Lori alors se maquilla soigneusement les lèvres et les yeux, ce qu’elle faisait, selon une collègue, très mal, elle vaporisa du parfum sur son front et à la naissance des seins – la terre était parfumée de l’odeur de mille feuilles écrasées : Lori se parfumait et c’était là une de ses imitations du monde, elle qui essayait tellement d’apprendre la vie – avec le parfum d’une certaine façon elle accentuait ce qu’elle était et c’est pourquoi elle ne pouvait pas mettre des parfums qui la contredisaient : se parfumer relevait d’une sagesse instinctive, venue de millénaires de femmes qui avaient appris apparemment passives et, comme tout art, cela exigeait qu’elle eût un minimum de connaissance d’elle-même : elle mettait du parfum légèrement entêtant, délectable comme de l’humus, un parfum dont elle ne révélait pas le nom […] parce qu’il était à elle, il était elle, puisque pour Lori se parfumer était un acte secret et presque religieux. »
(Un apprentissage ou Le Livre des plaisirs, 1969, trad. 1992)
En 1947, à propos de son parfum fleuri Miss Dior (l’un des premiers parfums de créateur), dédié à sa sœur cadette, Christian Dior commente : « J’ai créé ce parfum pour habiller chaque femme d’un sillage de désirs et voir de son flacon surgir toutes mes robes » (cité par Véronique Blamont dans Souvenirs de parfums, secrets et histoires de senteurs, 1998).
Les robes de Dior exorcisent effectivement les traits masculins des vêtements féminins des années 1940, marquées par la guerre. La première, créée également en 1947, se veut une « métaphore textile des différents composants olfactifs du parfum ». Ses étoffes fluides, ses motifs inspirés des tableaux de fleurs, de Monet en particulier, évoquent une brise légère et printanière sur un champ fleuri.
Voilà ce qui permet à Filomena Iooss de revenir au peintre qui a inspiré l’affiche de ce Chocolat littéraire du Printemps, et de clore cette première partie de la rencontre avec les mots suivants de l’artiste :
« Pinto e combato. O pincel, e mais que ele, as tintas recriadas em cores, são armas poderosíssimas. As flores movem o mundo. Talvez, por incrível que pareça, o perfume tenha criado a arte, antes mesmo que a Arte tenha criado a vida » (Oscar Araripe)
« Je peins et combats. Le pinceau, et plus encore, les teintes réinventées en couleurs, sont des armes extrêmement puissantes. Les fleurs font bouger le monde. Peut-être, et aussi surprenant que cela puisse paraître, le Parfum a-t-il créé l’art, avant même que l’Art n’ait créé la vie ».
Le deuxième moment de ce Chocolat littéraire a été marqué par des lectures choisies par les participants, français et brésiliens, à cette rencontre. Baudelaire, Proust, José Bonifácio (« A Primavera »/ « Le Printemps »), José Martins Fontes (« A Voz dos Aromas »/ « La voix des arômes »), Bouhal Siham (L’Arabie des Parfums), Didier Decoin (Je vois des jardins partout), sont quelques-uns des auteurs évoqués avec enthousiasme, voire même avec de l’émotion, parfois dans la langue parfumée du Brésil :
A Primavera
Moço, bebamos ; enche o copo, bebe :
Já novas rosas novo aroma espargem.
Eia ! ligeiros ao jardim desçamos,
De Nise asilo.
Outra vez quero renovar amores,
A Filomela acompanhando a lira :
Que gema Nise, como aquela geme,
Entre meus braços.
No canto escuro do rosal cheiroso
A Baco brinde, como aqui eu brindo;
Brinde aos amores, que co’as rosas voltam,
E com elas brincam.
A vida acaba ; muda-se a Fortuna,
Que bens e males sem juízo espalha :
Os que hoje vivem amanhã morrerão :
Amemos hoje.
(José Bonifácio, 1763-1838)
Le Printemps
Allons, jeune homme, buvons ; emplis ta coupe, et bois,
Déjà les roses éclosent en un parfum nouveau.
Allons viens, hâte-toi ! et gagnons ces jardins
Où Nise a son asile.
Je veux une fois encore rajeunir mes amours,
Je veux accompagner Philomèle à la lyre :
Et que Nise gémisse, comme celle-là gémit,
Quand je la serre entre mes bras.
Dans un coin écarté des roseraies fragrantes,
Lève ta coupe à Bacchus, comme je le fais ici ;
Lève ta coupe aux amours, ils viennent avec les roses,
Avec elles ils reviennent et aiment à s’éjouer.
La vie passe comme un songe, la Fortune sans raison
Dispense joies et peines, variable et changeante :
Ils seront morts demain, ceux qui vivent aujourd’hui.
Aimons donc aujourd’hui.
Mario Caputi, l’un des membres de Brasil Azur présent dans la salle, a abordé, avec pertinence, la menace pour notre planète de se voir privée des odeurs naturelles. Cette réflexion a servi de base au poème qu’il a lui-même construit :
L’éphémère
Emprisonner les essences
Dans les flacons à la mode,
Comme les pensées confiées à un blog…
L’espoir du virtuel
Au chevet du monde !
Mais si on arrive encore
À capter les odeurs de la vie
La sueur d’une nature gémissante
Qui résiste
On retrouvera
Le parfum de la fleur
L’air pur des montagnes
Dans un instant d’éternité.
Espérons que, grâce au virtuel, son message arrivera loin dans le monde…
Clôturons ce résumé de lectures de notre Chocolat littéraire du Printemps par le texte de Didier Decoin, proposé par Alain Philip, à propos du Jardin de lune, du Westwell Manor…
« Comme son nom l’indique, c’est un jardin de nuit. Il ne prend sens qu’à l’heure où les fleurs les plus éclatantes sont comme éteintes par les ténèbres. Il se présente alors sous la forme d’un espace circulaire qui évoque le disque lunaire.
Argentées ou d’une blancheur candide, contrastant avec un miroir d’eau d’un noir d’encre, où la lune semble flotter à la façon d’un immense nénuphar, les plantes qui le composent ont été choisies pour leur capacité à refléter la lumière de la lune, ainsi que pour les parfums qui elles exhalent dans l’obscurité – un assemblage capiteux de jasmin, de chèvrefeuille et de ces belles-de-nuit si bien nommées qui, filles de la famille des solanacées comme la fleur de tabac, développent de gourmandes fragrances d’épices, de vanille, de fruits secs et de miel.
Lorsque l’obscurité s’épaissit, les feuillages argentés s’estompent à leur tour, alors ne subsiste plus que la gloire immaculée, diaphane, éthérée,, des fleurs blanches, lys royaux, chèvrefeuilles, polianthes tuberosa aux fragrances jasminées, balsamiques, orientales, aux notes ensorcelantes d’orange, d’amandes et de miel. »
Un grand merci à Sandra Zuppo, de « Xocoalt », et à Antoine, de « Saveurs & Anthocyanes », qui ont respectivement fourni et confectionné gracieusement le délicieux chocolat frappé servi pendant la rencontre.
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