La quatrième édition du « Chocolat littéraire des Quatre Saisons » a eu lieu le dimanche 15 Septembre 2013, à la brasserie Le Gambetta de Nice.

Cette fois, Filomena Iooss a invité Jean Emelina, spécialiste de théâtre et professeur émérite de littérature française à l’Université de Nice-Sofia Antipolis, pour la présentation de son roman policier Samba Niçoise, récemment paru (Baie des Anges éditions).

Affiche réalisée par Thierry Dardanello

Placé sous l’image symbolique du « garimpeiro » (orpailleur), ce roman aurait pu s’intituler Brésil au cœur, car le Brésil  (où l’auteur a séjourné plusieurs fois), y occupe une place centrale. Il y apparaît comme un ailleurs obsédant lié à un rêve d’enfance qui s’oppose à l’ « ici » niçois routinier d’un héros médiocre et vieillissant qui n’a jamais dans sa vie trouvé de pépite.

À travers son regard, il ne s’agit donc pas d’une évocation socio-historique, politique ou touristique du Brésil, mais, au fil d’une histoire d’amour et d’une intrigue policière menée tambour battant, d’une découverte par petites touches, exaltante et émouvante, du pays, d’une poésie du Brésil au quotidien. Son Brésil, c’est celui de la chaleur humaine latine des gens du peuple, (que d’ « abraços » !), des surprises culinaires (canjica, vatapá), de la splendeur étrange ou inquiétante de la faune et de la flore (capivara, jararaca, jabuticaba) ; c’est celui de l’« odorante fleur (de son) langage », comme dirait Aragon : exotisme de la toponymie et de l’anthroponymie ; poésie pure d’une langue où explosent tant de diphtongues, bourrée de mots amérindiens splendides dont on ne sait et dont on ne cherche pas à savoir ce qu’ils recouvrent (guanabara, itapemirim, tupiniquins, etc.).

Ce « polar », qui est bien plus qu’un « polar », entend aussi, à travers cette expérience inespérée, ardente et violente du héros dégager une philosophie : Qu’est-ce qui fait ce qu’on appelle « une belle vie » ? Tout homme, en quête de pépite, porte en lui un rêve de garimpeiro.

Sur cette réflexion, et pour assurer, sinon une belle vie, tout au moins un beau moment, c’est aux saveurs de la langue du goût que les parfums de la langue des mots ont cédé leur place.

Du chocolat chaud et du vin blanc soigneusement sélectionné ont alors accompagné le gâteau purement délicieux en forme (et couleur) de lingot d’or (cohérence oblige), apporté par Sandra Zuppo, notre partenaire de Xocoalt et membre de Brasil Azur.

Autour d’un débat aussi savoureusement chaleureux, enrichi par la présence du conseiller général du 5^e canton (celui où nous nous trouvions), qui est lui aussi écrivain et dramaturge, autant dire que personne n’a pensé à prendre des photos pour illustrer ce bref résumé virtuel de notre rencontre…

Rien ne remplace une présence réelle…