Le 18 Janvier 2014 a eu lieu la première conférence musicale de l’année, assurée par Michel Ferreira et Márcia Berto.

Le disquaire Harmonia Mundi ayant été contraint de fermer ses portes à Nice, c’est avec le restaurant Le Sun Sea que Brasil Azur a mis en place un nouveau partenariat musical. Un grand merci au sympathique couple de propriétaires, qui nous a chaleureusement reçus et fait écouter les musiques illustrant cette conférence sur João Bosco.

 

 

 

 

João BOSCO de FREITAS MUCCI, connu seulement  par João BOSCO, est né à Ponte Nova, dans l’Etat de Minas Gerais, le 13 juillet 1946.

 

Jeunesse

 

 

Dès son enfance, il est bercé par la musique, car sa famille est composée de musiciens. Il a commencé à étudier la guitare à 12 ans.

Il poursuit ensuite ses études à Ouro Preto et devient ingénieur civil.

En parallèle à ses études, il commence une carrière musicale, influencé par le jazz, la bossa nova et le tropicalisme.

 

Musique : Prêt à porter de tafetá

 

Son père est d’origine libanaise.

Les libanais au Brésil

L’immigration syro-libanaise commença au Brésil autour de 1880, quatre années après la visite de l’Empereur Dom Pedro II au Liban.

La majorité des immigrants  vinrent au Brésil, fuyant le manque de perspective économique de la région, alors dominée par l’empire otoman.

C’étaient des chrétiens vivant dans les montagnes du Liban.

Le Brésil, à cette époque, traversait  sa première phase d’urbanisation et d’industrialisation, ce qui était propice à de nouveaux négoces.

Contrairement aux immigrants européens qui cherchaient des terres pour l’agriculture, les libanais se dirigèrent vers les villes en se consacrant  à l’industrie et au commerce.

La majorité commença par vendre des marchandises en porte à porte. Avec l’argent gagné, ils ont ouvert de petits ateliers de confection et des magasins de tissus.

 

Musique : Siri recheado e cacete

 

Pourquoi le Brésil ?

 

Ils vinrent au Brésil parce qu’ils ne réussissaient pa à obtenir de visas des Etats Unis à cause de leur état de santé ou de leur analphabétisme.

L’information qu’il n’y avait pas de barrières pour entrer au Brésil se répandit au Moyen-Orient.

Beaucoup arrivèrent au Brésil trompés par les compagnies de navigation qui leur disaient accepter des émigrants pour les Etats Unis. C’était seulement  à leur arrivée à Santos ou à Rio de Janeiro, qu’ils comprenaient qu’ils n’étaient pas en Amérique du Nord.

Durant les premières années 1900, il y avait trois centres d’attraction : l’Amazonie, Rio de Janeiro et São Paulo.

En Amazonie, alors en pleine expansion, lors du cycle du caoutchouc, ils firent fortune dans le commerce dans les villes du bassin, et les anciens vendeurs ambulants s’installèrent à Rio de Janeiro et São Paulo.

Avec la décadence du cycle du caoutchouc, ils allèrent exercer leurs négoces dans l’Etat de São Paulo et dans celui de Minas  Gérais. Là, ils formèrent un réseau de magasins et ainsi,  en peu de temps, ils dominèrent le commerce de cet  Etat.

 

Musique : Abigail caiu do céu

 

Carrière musicale

 

Dans les années 60, il fit parti du mouvement tropicaliste et écrivit les paroles de chansons de musiciens de cette école.

A 19 ans, il part pour Salvador et suit les cours de Droit  à l’Université de Bahia. Il entre dans le syndicat étudiant.

Il y rencontre Gilberto Gil (études de gestion) et Caetano Veloso (études de philosopie).

En 1964, le coup d’état militaire l’oblige à s’installer à São Paulo où il écrit des poèmes et son premier livre.

Il est co-auteur de chansons avec Gilberto Gil et Caetano Veloso

Viramundo en 1967, Soy loco por tí, América en 1968

1967

A Ouro Preto, il connut Vinícius de Moraes, avec lequel il composa les chansons Rosa-dos-ventos, Samba do Pouso et O mergulhador.

1970

Il termine ses études et s’installe à Rio où il exerce la profession d’ingénieur civil.

Dans les années 70, il se fait reconnaitre comme guitariste virtuose et compositeur.

Il fait la connaissance de celui qui deviendra son principal partenaire avec lequel, il composera plus d’une centaine de chansons : Aldir Blanc, (Bala com Bala, De Frente pro Crime, Kid Cavaquinho, Caça à Raposa, Falso Brilhante, O Rancho da Goiabada).
Aldir Blanc , né à Rio de Janeiro en 1946 est compositeur et  écrivain.

Musique : Kid cavaquinho

1972

Il lance son premier disque, puis, il fait la connaissance de la chanteuse Elis Regina, qui enregistra deux chansons de João Bosco et Aldir Blanc : Bala com Bala et  Dois pra lá, dois pra cá. Cette dernière chanson, avec l’interprétation de la chanteuse, provoqua le décollage de sa carrière.

1980

La chanson O Bêbado e a Equilibrista, devient l’hymne informel de l’amnistie politique (Le Brésil connait une dictature militaire depuis 1964).

Musique : O Bêbado e a Equilibrista
 

 

 

 

Années 80 et 90

Après avoir terminé son partenariat avec Aldir Blanc, il se produit plus fréquemment comme chanteur.

Il rencontre d’autres partenaires comme Capinam, Papel Machê, est un autre grand succès.

José Carlos Capinam, naquit en 1941 à Esplanada, dans l’Etat de Bahia. C’est un un parolier et un poête.

 

Musique : Papel Machê

 

João Bosco acquiert une notoriété locale, cependant, il ne devient pas l’égal d’un Gilberto Gil ou de Chico Buarque et peine à trouver la reconnaissance qu’il mérite hors des frontières, malgré des concerts aux Etats-Unis.

 

Carrefour d’influences

En 1992 sort l’album João Bosco Acustico MTV, distribué par Columbia, tandis que le label Tristar réédite en certains autres.

Des compilations comme l’excellente O Bebaido e a Equilibrista (1997) aide à sa reconnaissance

João Bosco n’est vraiment prophète qu’en son pays où les albums originaux et audacieux Da Licença Meu Senhor (1995) et As Mil e Uma Aldeias (1997) sont applaudis.

Après Na Esquina en l’an 2000, João Bosco publie Malabaristas do Sinal Vermelho et la trilogie Songbook en 2003

Le DVD du concert Obrigado Gente! en 2006.

A l’automne 2009 paraît son nouvel opus, Não Vou Pro Céu.

Musique : Nação, aquarela do Brasil (Ari Barroso), O mestre sala dos mares