Conversation avec Ivonete Rigot-Muller

 

« Essayer toujours de comprendre les gens pour pouvoir pardonner ! »
Ivonete Rigot-Muller 

 

 

Photo prise au Satagaya Museum à Tokyo à l’occasion d’un récital  avec la pianiste japonaise Yuko Suzuki

 

 

C’est le peintre brésilien Oscar Araripe, dont les tableaux continuent de poétiser en couleurs ce site, qui a eu la gentillesse de me mettre en contact avec Ivonete Rigot-Muller.

Soprano franco-brésilien, cette artiste correspond, tout particulièrement, à l’esprit de notre espace culturel. D’abord, parce que l’accent sur les deux cultures constitue le fondement même de l’existence de Brasil Azur, aussi bien sur la toile que sur la Côte azuréenne. Ensuite, parce que la diffusion de la culture brésilienne au-delà des clichés habituels fait partie de nos objectifs majeurs. Dans un Brésil où la samba paraît omniprésente, notamment chez les descendants d’Africains, le choix de la musique classique privilégié par Ivonete Rigot-Muller détruit des idées toutes faites, par définition réductrices.

Après avoir obtenu, en 1988, le premier rôle dans l’opéra « L’Esclave », du compositeur brésilien du XIXe siècle Carlos Gomes, la présence de notre artiste devient constante dans les salles de concerts de Rio de Janeiro. Elle s’installe à Paris en 1998. Depuis cette date, Ivonete Rigot-Muller ne cesse de se produire en France, en Espagne, à Tokyo, à Moscou, à New York, au Pérou, en Allemagne, en Autriche,…

 

 

Je suis donc particulièrement honorée par sa présence sur ce site et je salue sa modestie, celle de quelqu’un qui a toujours su s’investir dans l’Éducation autant que dans l’Art et qui, comme les Intervenants et les Lecteurs réguliers de ce site, continue à croire en l’importance de la Culture comme moyen d’enrichir autrement l’Humanité.

 

 

Ivonete, pourquoi Paris et non pas New York, par exemple ? Y a-t-il dans la capitale française un accueil plus favorable à votre musique et au développement de vos activités ? La musique des compositeurs français a–t-elle particulièrement orienté votre répertoire ?

 

Paris c’était un rêve de jeune-fille, quand j’étais encore au Lycée. J’avais un professeur de français qui adorait la France, où il avait vécu, et comme il m’aimait bien, nous étions assez proches ! Comme je faisais déjà de la musique et connaissais les compositeurs français, et comme j’aimais aussi la poésie, le lien s’était fait tout naturellement.

La mélodie française a fait et fait toujours partie de mon répertoire ! Peut-être parce que j’aime toujours la poésie.

New York c’est une ville qui m’a beaucoup plu lorsque j’ai y donné deux concerts. Mais, malgré le fait que je sois Brésilienne et Noire, je me sens plus proche de l’Europe. Probablement  à cause de mes études, plutôt classiques ! Mais, j’avoue, il y a aussi un style de vie en France que je préfère !

 

Chère Ivonete, vous qui avez tant voyagé, aussi bien géographiquement qu’à l’intérieur de votre univers d’artiste, vous qui avez réussi à franchir tant de frontières, que pensez-vous de l’esprit communautariste en France ? Sous prétexte de « patriotisme », ces groupes-là sont-ils vraiment capables d’aller au-delà de leurs propres frontières dans l’acceptation de l’Autre ?

 

C’est toujours plus facile de dire « J’accepte l’autre », mais l’éducation, les préjugés qui nous sont inculqués depuis le berceau, sont très difficiles à vaincre ! Le pire, c’est que souvent on ne se rend même pas compte de tout cela !

 

Vous avez toujours souhaité développer des activités dans les Écoles Publiques. Quel rôle a pour vous la musique dans la formation de nos jeunes ? Comment réagissez-vous face aux musiques actuelles qu’ils semblent privilégier ? La « musique de chambre » qui constitue une large partie de votre répertoire a-t-elle encore une place auprès de la jeunesse, en France comme au Brésil ?

 

Les jeunes ne sont pas coupables d’aimer la « mauvaise » musique, car depuis longtemps les gouvernements ont oublié l’importance de l’Art dans la création d’une société meilleure et le pouvoir qu’est le sien d’adoucir les mœurs ! Je me souviens que, lorsque j’étais enfant, il y avait des Conservatoires de Musique dans quelques quartiers de banlieue (je parle de Rio de Janeiro), et chaque conservatoire avait son orchestre ! À la fin de l’année, il y avait LA grande fête : tout le monde s’habillait en tenue de dimanche pour cette occasion ! Mais le monde a changé et l’argent est devenu le dieu de notre société !

 

Voulez-vous nous parler d’un ou deux beaux souvenirs de votre carrière ?

 

L’un de ces moments est celui de mon concert à Tokyo en 2005. L’autre, dans une église d’une banlieue de Rio de Janeiro. Il y a eu d’autres moments de grande émotion, mais je retiens plutôt ceux où l’on vit un grand partage humain.

 

Quels espoirs et/ou quelles inquiétudes vous habitent après ces 15 années de séjour en France ? Face à la situation de crise que nous vivons, envisageriez-vous la possibilité de revenir au Brésil ou de vous installer dans un autre pays ?

 

Pour le moment, je ne pense pas quitter la France ou revenir au Brésil. Mes enfants et mes petits-enfants sont en France, j’ai ici de bons amis et je développe un travail qui ne me rapporte malheureusement pas d’argent, mais que me donne beaucoup de joie !

 

Avant de terminer ce moment de partage, Ivonete, quels sont les projets que vous aimeriez encore concrétiser et qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

 

J’aimerais voir grandir mon association et pouvoir aider plusieurs institutions qui s’occupent de l’humanitaire. Mais, malheureusement, il faut trouver des sponsors et je n’ai pas trop envie de courir derrière les chefs d’entreprise ! En ce moment, je prépare avec mon association un concert au profit de l’Institut Curie. Une très belle programmation est prévue et j’espère seulement que certains chefs d’entreprises vont s’y intéresser.

 

Merci beaucoup de cette attention toute particulière que vous avez eue à notre égard. J’espère que des conjonctures plus favorables, liées au développement progressif de notre jeune Brasil Azur, nous permettront un jour de vous inviter à Nice.

 

Avec plaisir ! Merci à vous !

 

 

 

 

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