À Nice, notre ville aimée…

 

« Là, dans la proximité du port et de l’ancienne acropole, je pouvais ressentir presque instinctivement le lien qui rattachait Nice à la première pensée grecque. C’est sans doute cette lumière, cette douceur, et la présence forte de la mer, l’âpreté des rochers de calcite sous le soleil qui créaient cette proximité, cet appel – n’est-ce pas cela justement que Nietzche ou Valéry étaient venus y chercher ? […] [Q]uelque chose survit de ce passé, que rien ne pourra effacer. Un charme, une élégance. C’est la rencontre de la mer et des vagues des collines, l’ouverture de cette baie sur l’âpreté des montagnes, la brume qui noie certains soirs les vallons, où surnage pareil à une île la silhouette obstinée du Château. C’est la mémoire de Nice, toute sa mémoire, faite non pas seulement de dates et d’événements, encore que ceux-ci donnent aux vieux Niçois cette distance ironique par rapport aux aléas du temps, mais de sensations, de réalités, de substances : la beauté de la terre, des jardins, des terrasses d’agrumes et d’oliviers, l’odeur de la mer mêlée au parfum du chèvrefeuille et du mimosa, le vol oblique des goélands et des mouettes, au crépuscule, au-dessus des toits de tuiles, l’estompe des soleils couchants et la force crue du Midi. »

 Le Clézio, Nice, 100 ans, 1860-1960

 

 

 

Nice @ Filomena Iooss

 

En mémoire du terrible drame qui a atteint Nice le 11 Juillet 2016… pour que RIEN n’efface jamais l’ « élégance » ni la douceur de cette ville aimée !

 

 

 

 

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