Le caoutchouc amazonien

On ne peut pas écrire que l’exploitation du caoutchouc ait eu autant d’importance pour le Brésil que le café, dont nous avons relaté l’extraordinaire succès, notamment pour la région de São Paulo. Mais le Brésil est un pays aussi immense que divers et le caoutchouc a pris une importance considérable pour une autre de ses régions, l’Amazonie.

 

 

Le Ciclo da borracha (la fièvre du caoutchouc) s’est manifesté dans tous les pays ayant des territoires amazoniens, le Brésil, la Bolivie, le Pérou, la Colombie et l’Équateur.

L’extraction et la commercialisation du caoutchouc ont attiré de grandes richesses dans les villes amazoniennes comme Iquitos au Pérou, Belém do Pará au Brésil et surtout Manaus qui est restée la principale ville amazonienne.

C’est la découverte de la vulcanisation et de la chambre à air dans les années 1850 qui a donné lieu à la fièvre extractive du caoutchouc qui a connu son apogée entre 1879 et 1912, avant sa résurrection pendant la seconde guerre mondiale.

Le caoutchouc correspond au latex de plusieurs gommes comme l’hévéa, la gutta-percha, la balata et le jebe. Les Indiens d’Amérique centrale ont été les premiers à découvrir et à utiliser les propriétés particulières du caoutchouc naturel. À partir du « seringueira » (arbre à caoutchouc ou arbre de la fortune), on extrait un liquide blanc, ou latex, qui, après une exposition à l’air d’une demi-journée se coagule spontanément pour former un polymère qui constitue le caoutchouc.

Tel quel, ce n’est pas une matière directement utilisable, car, avec l’augmentation de la température ambiante, le caoutchouc devient mou et collant ou au contraire durcit et devient cassant   lorsque la température diminue.

C’est à Paris, en 1803, que fut construite la première usine de  production de caoutchouc. Cependant ce dernier exposé à l’air était contaminé par d’autres matières qui le rendaient périssable et poisseux sous l’effet de la température. Un processus industriel permit d’éliminer les impuretés, la vulcanisation, qui est un procédé chimique consistant à incorporer un agent comme le soufre à un élastomère brut pour donner un matériau moins plastique mais plus élastique.

L’Américain Charles Goodyear en a découvert le concept de base en 1839 mais c’est un ingénieur britannique, Thomas Hancock, qui a compris son processus et a le premier déposé un brevet sur la vulcanisation du caoutchouc le 21 mai 1844. La première usine de fabrication d’objets en caoutchouc a été créée à Châlette-sur-Loing en 1853, sous la marque À l’AIGLE, par l’Américain Hiram Hutchinson pour fabriquer des bottes, chaussures et souliers en latex.

Ces développements technologiques et la demande de caoutchouc qui en résulta provoquèrent une révolution économique en Amazonie alors qu’elle avait été laissée à l’écart depuis le début de la colonisation du fait que l’on n’y avait découvert ni or ni autres minerais précieux.

L’extraction du caoutchouc est à l’origine de la création des villes de Manaus et de Belém et l’on se préoccupa rapidement d’aménager des voies de communication pour exporter le caoutchouc.

 

(À SUIVRE)

 

 

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